Témoignages :

Pauline (prénom modifié pour maintenir l’anonymat)

11 Déc 2023

En 2017 j’étais conseillère en insertion depuis 11 ans.

J’étais appréciée et mon travail me plaisait.

J’y faisais vivre mes valeurs.

Alors mon directeur m’a proposé de conduire un nouveau dispositif.

Tout était à faire et ça modifiait profondément mon cœur de métier.

Plus de responsabilités, c’était un défi que j’ai accepté.

Avec à la clé une promesse (verbale évidemment) d’évolution.

Car oui, pour le moment ce n’était pas possible de « monter en grade » mais j’avais droit à une prime en attendant (70€).

Bref, j’ai travaillé dur, et j’ai vite été débordée.

Je n’étais pas la seule, déjà bon nombre de syndicats de la branche tiraient la sonnette d’alarme .

J’ai alerté ma direction mais ils ont été sourds et aveugles.

Même mes collègues leur en parlaient car il voyait bien mon mal être.

Je n’en dormais plus, j’étais épuisée…

Et pas reconnue.

Pas d’augmentation, pas d’évolution…

J’ai craqué un jour alors que j’emmenais mon fils chez le médecin.

Ce dernier m’a demandé comment j’allais et j’ai éclaté en larmes.

Il m’a arrêtée une semaine.

J’ai consulté une psy que j’avais déjà vu.

Elle a mis le mot « burn-out » sur la table.

Je n’y croyais pas.

Pas moi, je suis psychologue de formation et tellement solide… 😅

Bref, j’ai été arrêtée 4 mois, j’ai enchaîné sur mes vacances d’été et je suis revenue.

Trop tôt.

Mal accueillie (« ça va » a été la seule phrase d’accueil avant de parler boulot comme si de rien n’était).

C’est moi qui ai dû demander la visite médicale de reprise, ainsi qu’un rdv avec la direction pour échanger sur la situation.

Durant cet entretien je parle de burn-out et mon directeur me coupe : »ça c’est vous qui le dites ».

J’ai dû sortir pleurer.

Mon état n’a jamais été reconnu, ni les signes d’alerte.

Ils m’ont même reproché de ne pas avoir expliqué clairement à quel point j’allais mal…

Bref, de personne de confiance je suis passée à l’employée qui se plaint.

Comme j’avais évoqué la trop forte charge de travail, il m’ont demandé de proposer une réorganisation.

J’ai dû y travailler seule.

Ils n’avaient rien pensé durant mon absence.

Puis peu à peu, sous couvert de me soulager on m’a enlevé des tâches que j’aimais le plus…

Ils ont vidé mon travail de son sens.

J’ai lentement glissé vers le bore-out…

Et comme je n’étais pas encore assez solide, ça ne pouvait pas s’améliorer.

Le confinement de 2020 a été un réel soulagement pour moi, c’est dire!

J’ai tenu encore mais je faisais vraiment le minimum, j’avais perdu « la flamme ».

Et puis la boule au ventre est devenue de plus en plus lourde.

Je n’arrivais plus à y aller…

Mon directeur cherchait tout le temps « la petite bête », à la limite du harcèlement.

J’ai été arrêtée de nouveau.

Mais là c’était ma demande, je reconnaissais les signaux et je ne voulais plus que mon entourage et moi payons encore les pots cassés.

Et là j’ai consulté à « La maison de travail » où j’ai bénéficié d’une bonne prise en charge. Je déculpabilisais enfin.

Mon arrêt a duré un an cette fois.

Pour aboutir à une inaptitude au travail et un licenciement qui m’a soulagée.

Je n’ai plus de rancœur, je trouve juste hallucinant cette totale absence de remise en question. Sachant que depuis d’autres salariés ont été ou sont encore en arrêt…

Je me suis reconvertie à la sophrologie et je viens d’obtenir le titre.

Et j’ai dans l’idée d’aider aussi ceux qui traversent cette souffrance au travail 😊

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