Après 25 ans dans la grande distribution à des postes de management, mon corps a craqué en 2014, 4 jours après mon retour de vacances.
Avant d’avaler tous les médicaments contenus dans mon sac, un réflexe de survie m’a amenée jusqu’aux urgences les plus proches.
J’ai répété pendant toute la journée : « Il faut que ça s’arrête ».
3 semaines en clinique spécialisée, l’énergie d’une personne de 90 ans mais une sérénité comme je n’en avais pas connue depuis longtemps : enfin, ça s’était arrêté.
Ça n’était pas ma décision, j’aurais été incapable de la prendre en conscience, tout s’imposait à moi. Car bien sûr, il y avait eu des signes, dont un arrêt de 2 semaines 2 ans auparavant.
Mais il n’était pas question, il n’était pas possible de lâcher. J’étais retournée dans l’arène, stoïque et résignée.
La reconstruction a été longue mais j’ai été bien accompagnée et je le suis toujours. Je sais désormais reconnaître les clignotants orange avant qu’ils ne passent au rouge.
Je ne suis plus la même et heureusement.
J’ai appris à accepter celle que j’ai toujours été au fond de moi. Un projet s’est récemment imposé : je voulais que mon expérience serve à d’autres, ceux qui ne veulent rien lâcher, rien entendre et qui se retrouvent un matin aux urgences à répéter : « Je veux que ça s’arrête ».
Je suis en train de me former pour accompagner ces personnes et leur autoriser le nouveau futur qu’elles méritent.