Coaching-Consulting et burnout

Le Burnout, la fin des Géants de travail

Article écrit par Robert Manuse.

Introduction

Aujourd’hui, une très grande majorité est d’accord pour dire que les victimes du Burnout professionnel ( Stress au travail : tout savoir sur le burn-out ) ont toutes été reconnues à un moment donné pour leur performance accrue au travail, leur investissement sans faille, leur intégrité et leurs respectueuses relations aussi bien internes qu’externes à leur entreprise.

Alors qu’en toute logique leur conduite exemplaire les prédestinait à un avenir fait d’évolution et d’accomplissement, ces « Géants de travail » sont tombés de leur piédestal et se sont retrouvés progressivement dans une situation de souffrance, remplie de tourments.

Quelles sont les raisons de cette souffrance ?

Ont-ils été fortement déstabilisés par je ne sais quelle tempête ?

Sont-ils tombés malades par je ne sais quel parasite ?

Ont-ils dérapé sur je ne sais quelle forme d’indifférence ?

Ont-ils été catapultés par je ne sais quel piège ?

À une époque où tout a été mis en place pour permettre aux salarié-e-s d’exercer leur travail en toute sécurité, il faut croire qu’il reste encore beaucoup à faire au vu des lourdes conséquences que ces hommes et ces femmes subissent avant, pendant et après ce fléau.

En effet, il suffit juste d’oser regarder la vérité en face :

    • Une carrière professionnelle sabotée ;
    • Un capital social volatilisé ;
    • Une situation personnelle déplorable ;
    • Une santé délabrée.

Il n’est pas question ici de responsabiliser (ou de déresponsabiliser) qui ou quoi que ce soit, mais plutôt de disposer de ressources fiables de réflexion en relevant l’évidence de ce qui peut être constaté par toutes les personnes qui ont été témoins de ce type de RPS dans les entreprises.

En effet, lorsqu’il est question de diagnostiquer un Burnout, l’environnement et les conditions de travail ne sont-ils pas prioritairement pris en compte ?

Flashback sur le parcours d’un Géant de travail :

Dès son embauche, il est enthousiaste à l’idée de pouvoir apporter sa contribution dans un environnement de travail qui partage ses valeurs ;

Sa source de motivation principale est à la fois interne et externe car non seulement elle est renforcée par les encouragements qu’il reçoit mais aussi par son travail qui se réalise sur un terrain d’appartenance professionnelle très forte.

Il est porteur des missions qui lui sont progressivement confiées car il fait LA différence dans les bénéfices et la marque de l’entreprise.

Il prend de plus en plus de responsabilités qu’il assume pleinement, surtout dans des projets de grande envergure.

Il a le soutien de ses collègues de travail avec qui il construit des relations saines et déploie le réseau de compétences nécessaires pour faire face aux imprévus et aux défis.

Il est même la personne à qui l’on donne « carte blanche » lorsqu’il s’agit de prendre des initiatives pour le bien de tous.

Enfin, il trouve même l’occasion d’aider et parfois même de décharger les autres de leurs difficultés à résoudre un problème, sans rien demander en échange.

Mais alors, le Géant du travail, modèle que tout le monde – entreprises et collègues- rêve d’avoir ?

Effectivement, un élément à la fois compétitif et engagé est en tout point d’une grande valeur pour une entreprise, une valeur solide, profondément humaine dans les relations interpersonnelles, judicieusement conviviale avec les clients, les usagers ou même écologiquement respectueuse d’une quelconque production !

Quand le burnout s’installe :

Je propose de passer directement au moment où le processus Burnout s’installe et de s’intéresser à ce qui se passe, non dans la tête du Géant de travail, mais plutôt dans son environnement professionnel, à ce qu’il traverse concrètement.

En effet, ce qui se passe dans sa tête concerne le mental, et donc, tout ce qui est relatif au soin.

Or, dans une entreprise, qui à part le médecin ou le psychologue du travail peut légitimement intervenir ? Quand ? Comment ?

Tout commence lorsqu’une nouvelle vague organisationnelle arrive.

Qu’elle soit d’ordre politique, hiérarchique, structurel ou opérationnel, il est constructif d’observer les préoccupations de l’ensemble des acteurs à ce moment précis.

Sans trop entrer dans les détails d’une analyse systémique que l’on peut effectuer dans tel cas, on peut simplement parler de changement de situation professionnelle et de la peur qui l’accompagne tout naturellement.

En effet, la peur est une émotion qui accompagne la prise de conscience d’un danger (cf. Le Robert) et tout ce qui est nouveau pour notre esprit d’analyse et qui comporte un enjeu important, comme un impact d’ordre personnel, relationnel ou professionnel par exemple, peut représenter une menace, ce qui engendre tout un mécanisme de résistance, de défense.

Dans le cas présent, elle va directement et indirectement agir sur les décisions prises dans le cadre du travail et sur la motivation à réaliser une tâche ou à maintenir une certaine fonction en place.

En d’autres termes, si rien n’est fait au niveau prévention des RPS, cette peur va s’étendre dans toutes les sphères de l’entreprise et va générer des réactions plus ou moins vives, une collaboration plus ou moins acceptée ou risquée, le tout à la mesure des aptitudes et des moyens de chacun pour gérer la situation.

 

Comment justifier que le Géant de travail met les bouchées doubles pour retrouver son équilibre, lui qui est habitué à gagner et à s’adapter à toutes les situations ?

Pour tenter une explication, voici une petite checklist de ce que va subir le Géant de travail lorsqu’il se retrouve subitement confronté à un environnement où chacun met en jeu sa zone de sécurité et que les informations communiquées sont incomplètes, voire confuses :

    • Il va être dépossédé par induction de son autonomie dans le travail et donc systématiquement privé de prises d’initiatives
    • Il ne va pas pouvoir vérifier l’impact de ce qu’il entreprend par manque de retours et d’accès à des indicateurs de performance
    • Il va devoir gérer devant des comportements inadaptés une surcharge de travail pour respecter les délais instaurés
    • Il va perdre progressivement une grande partie du soutien de ses collègues de travail par sa motivation à continuer à bien faire
    • Il va perdre sa position de leader et être parfois sujet aux brimades en représentant une proximité trop engagée
    • Il va perdre toute forme de reconnaissance parce que trop dépendante des conditions de transition mises en place pour ce nouveau modèle.

C’est sur ce dernier point qu’il est crucial de souligner un élément fondamental pour le Géant de travail, c’est celui concernant son « Estime de soi ».

L’estime de soi du Géant :

L’estime de soi est propre à chacun et est le moteur même de ce qui pousse une personne à agir avec son environnement professionnel.

Elle se mesure sur une évaluation de sa propre valeur par rapport aux résultats qu’elle réussit à obtenir, que ce soit par retour de collaborateurs, de supérieurs ou par constat de facteurs externes à l’entreprise.

Il est tout à fait logique que l’estime de soi tend à s’affaiblir avec l’impossibilité de pouvoir s’évaluer !

La solution est donc de pallier d’une manière ou d’une autre à ce manque :

    • Choisir de fuir
    • Subir

Dans un contexte de changement :

    • Choisir, c’est pouvoir décider du meilleur pour soi-même, de se placer dans une dynamique en totale cohérence avec son souhait de vie, tout en tenant compte de sa faisabilité ;
    • Subir, c’est se soumettre aux décisions des autres, voire à l’encontre de ses propres valeurs.

Particulièrement pour le Géant de travail, il ne faut pas oublier que l’entreprise fait partie de lui et va donc sur-travailler et il va entrer malgré lui :

    • Tantôt dans une boucle sans fin où il va être au final impuissant ;
    • Tantôt dans une spirale qui va sans cesse le dévier de ses objectifs au quotidien.

Dans les deux cas et si des mesures d’intervention ne sont pas rapidement et suffisamment prises, le Géant de travail va faire le don de toutes ses ressources pour satisfaire les besoins de son entreprise, et commencer, au fil des jours, au fil des mois, à dépérir.

L’espoir :

Mais ce n’est pas encore fini, c’est mal connaître le Géant de travail qui lui reste encore sa dernière carte à jouer, la dernière valeur qui a fait principalement de lui ce qu’il est :

    • L’Espoir, l’espoir que toute chose ou toute situation peut être améliorée

Il suffira de l’apparition soudaine de simples événements, de mots prononcés ou toute autre chose qui lui fera perdre la perspective que sa situation s’arrange, pour que notre cher Géant de travail s’effondre totalement.

Conclusion

Cet article n’est là que pour participer à éveiller les consciences sur ce phénomène très grave et proposer des pistes d’actions de prévention avant que la violence émotionnelle qu’inflige le processus Burnout ne vienne découdre non seulement la structure même d’une personne mais également toucher celle de ses proches.

Je vous remercie pour votre lecture et si vous rencontrez une situation de changement susceptible de générer un processus de Burnout, pensez à vous faire accompagner par des professionnels présents sur cette plateforme.

Vous pouvez également me retrouver pour vous accompagner en cliquant ici ( Robert Manuse coach professionnel certifié à Chambery Savoie/ ) ou ici ( https://www.manuse-coaching.fr/ ).

 

Share This